mercredi 4 mars 2015

Procès du Carlton : relaxe requise pour DSK

"Ni l'information judiciaire, ni l'audience" n'ont Nike TN permis d'établir l'infraction de proxénétisme aggravé pour DSK, a déclaré à l'issue de son réquisitoire le procureur de la République de Lille, Frédéric Fèvre. Le parquet de Lille a donc requis mardi 17 février la relaxe de l'ancien patron du Fonds monétaire international, jugé depuis plus de deux semaines pour proxénétisme aggravé dans l'affaire dite du "Carlton".
             
DSK, qui comparaît aux côtés de treize autres prévenus, est soupçonné d'avoir été "l'instigateur" de rencontres avec des prostituées entre 2008 et 2011 à Lille, Paris, Bruxelles et Washington. L'homme de 65 ans nie avoir été à l'origine des parties fines auxquelles il a participé et dit n'avoir jamais soupçonné la qualité des participantes.
             
Son audition de deux jours et demi la semaine dernière n'a guère mis à mal sa ligne de défense.
Les parties civiles ne réclament pas de condamnation
Lundi, aucun des avocats des parties civiles n'a réclamé de condamnation pour DSK, certaines abandonnant même leurs poursuites. "Nous avons la totale conviction que M. Strauss-Kahn savait pertinemment qu'il avait affaire à une prostituée, tous les indices militaient en faveur de cette conviction (...) mais devant un tribunal correctionnel, la question de l'intime conviction ne se pose pas, il faut des éléments de preuve", a expliqué Me Gilles Maton qui représente deux prostituées parties civiles au procès.
Un non-lieu déjà requis en 2013

En juin 2013 déjà, le TN Requin ministère public avait requis un non-lieu, estimant qu'il n'y avait pas de charges suffisantes pour renvoyer DSK devant un tribunal.
En théorie, DSK risquait jusqu'à 10 ans de prison et 1,5 million d'euros d'amende. Ses co-prévenus pourraient toutefois
En revanche, le tribunal s'est montré beaucoup plus sévère avec les organisateurs présumés des soirées auxquelles assistaient DSK et les prostituées. Le parquet a demandé ce mardi 2 ans de prison dont un avec sursis et 10.000 euros d'amendes à l'encontre d'un des prévenus, Dominique Alderweireld, alias "Dodo la Saumure", poursuivi pour proxénétisme aggravé.


DSK et sa garçonnière au coeur de la dernière journée d'audition
Pour son troisième et dernier jour d'audition devant le tribunal correctionnel de Lille le 12 février, l'ancien directeur du FMI a été sommé de justifier l'existence de sa "garçonnière" parisienne qu'il n'a pas loué à son nom. En effet, l'une des infractions caractérisant le proxénétisme est de tenir des locaux privés à disposition de personnes en sachant qu'elles s'y livreront à la prostitution.
Comme le tweete un journaliste de M6, présent dans la salle d'audience, Dominique Strauss-Kahn a expliqué que le prête-nom était une question de discrétion.

Car dans cet appartement situé dans un quartier chic de la capitale, l'ancien homme fort du PS recevait certes des amis politiques, mais aussi des femmes, à une époque où il était marié. Plusieurs soirées libertines s'y sont tenues.
"Dans les SMS, on se lâche facilement"
Interrogé également sur l'utilisation de certains termes dans des SMS qu'il a échangé avec son ami Fabrice Paszkowski, présent à ses côtés sur le banc des prévenus, l'ancien patron du FMI explique que "dans les SMS, on se lâche facilement", comme le rapporte un journaliste de M6.
"Veux-tu venir découvrir une magnifique boîte coquine à Madrid avec moi et du matériel ?", écrit ainsi DSK. "Du langage de corps de garde", explique l'ancien ministre socialiste.


Le tribunal en termine ainsi avec le volet le plus attendu des débats dans l'affaire du Carlton de Lille, celui consacré à Dominique Strauss-Kahn. Le procès se poursuit ce jeudi 12 février par le volet financier du dossier et les questions d'escroqueries.
"Je commence à en avoir un peu assez"
"Je commence à en avoir un peu assez", a lâché Dominique Strauss-Kahn, mercredi 11 février, lors de son deuxième jour d’audition. Il comparaît aux côtés de trois autres prévenus : M. Paszkowski, son ami dans le Pas-de-Calais, David Roquet, ex-directeur d'une filiale d'Eiffage et Jean-Christophe Lagarde, l'ex-commissaire de police. Tous vont encore devoir convaincre les juges que l’ancien homme fort du Parti socialiste ignorait que l’ensemble des femmes présentes aux parties fines du dossier étaient payées.
Dominique Strauss-Kahn a dénoncé "la logique fausse continuelle" de l'accusation dans le dossier, qui suppose que "vu les pratiques sexuelles du monsieur, il faut des prostituées".
Une sexualité "plus rude" que la moyenne
"Je dois avoir une sexualité qui par rapport à la moyenne des hommes est plus rude", reconnaît-il. "Que certaines femmes ne l'apprécient pas, c'est leur droit, qu'elles soient prostituées ou pas."
A propos de Jade, ancienne prostituée qui a témoigné le matin même, DSK a expliqué que sur quatre épisodes en sa présence (le Murano à Paris, le club belge, l'hôtel bruxellois, puis un voyage à Washington), il "ne se passe rien" à trois reprises. "Et on voudrait me dire qu'elle était là pour moi et que je devrais m'en rendre compte ?" s'exclame DSK.

Le témoignage accablant d'une ancienne prostituée
"Aucun client ne m'aurait jamais fait ça". La phrase restera sans doute gravée dans les mémoires des personnes présentes dans la salle d'audience du procès du Carlton de Lille. A la barre, celle qui se fait appeler Jade, une ancienne prostituée qui a eu plusieurs fois affaire à DSK.
"Un moment plus que désagréable"
Déjà hier, elle évoquait des rapports sexuels brutaux avec l'ancien patron du FMI. Aujourd'hui, interrogée sur les événements qui se sont déroulés dans une chambre d'hôtel bruxelloise, elle évoque un "moment plus que désagréable" : "Moi, chaque fois que je vois sa photo, je revis (ce moment) qui me déchire dedans, parce qu'aucun client n'aurait jamais fait ça".
Selon elle, DSK ne pouvait ignorer qu'elle était une prostituée. "Si j'étais libertine il m'aurait quand même posé la question", dit-elle en parlant de ses pratiques sexuelles. "Pour m'avoir infligé ce qu'il m'a infligé, il ne pouvait avoir que peu de respect pour moi", assène-elle.
Pas "d'activité frénétique"
Mardi 10 février, pour son premier jour à la barre, TN Pas Cher DSK est resté droit dans ses bottes et a farouchement nié les faits qui lui sont reprochés. L'ancien homme fort du PS clame son innocence, reconnaissant sa participation à de nombreuses parties fines aux côtés des autres prévenus mais niant savoir que les femmes présentes étaient toutes payées.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire